LE MONDE DES APPS

De l’art à grande échelle

Strava : course, vélo, rando

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Pour beaucoup d’artistes, la surface de travail idéale est une toile, une feuille de papier ou même un iPad. Mais Stephen Lund n’est pas un artiste comme les autres.

Le canevas de cet artiste canadien est sa ville natale, Victoria, et avec son vélo, son iPhone et son app préférée, Strava - Running et Cyclisme, il crée des images à l’échelle de l’agglomération entière.

À l’été 2014, après avoir découvert cette app GPS qui suit le parcours des cyclistes, Stephen s’est pris de passion pour la capture de tous les aspects de ses promenades. Mais contrairement aux millions d’autres utilisateurs, il emploie le tracé d’itinéraire comme un outil d’expression créative.

Stephen Lund utilise la fonction d’affichage de parcours de Strava pour dessiner des images à l’échelle de sa ville.

« Plus je regardais la ligne rouge, plus je pensais aux possibilités créatives amusantes », dit-il. « La veille du nouvel an 2015, je réfléchissais à ma promenade en vélo du matin et je me suis dit : “et si j’essayais d’écrire quelque chose sur la rue?” Alors j’ai écrit “Bonne année 2015!”. »

Après avoir planifié son itinéraire avec soin sur une carte traditionnelle, Stephen Lund a enfourché son vélo et est parti avec Strava tracer une ligne numérique dans la ville. Depuis son premier essai maladroit, ses dessins ont considérablement gagné en envergure et en ambition.

Avec plus de 300 œuvres réalisées sur Strava à son actif (chacune d’elles nécessitant en moyenne de parcourir 70 kilomètres à vélo), Stephen Lund ne cesse de chercher des moyens innovants de créer ces images.

Parmi ses créations, on retrouve de nombreuses créatures de toutes les tailles.

« Dès le départ, j’ai surligné toutes les routes principales sur une carte et une mosaïque de formes est apparue. À quelques endroits, les chemins ont pris forme et m’ont donné de l’inspiration pour certaines images », explique-t-il.

« Lorsque j’ai eu fini de surligner les routes, une girafe m’a tout de suite sauté aux yeux. Elle était impossible à manquer. C’était génial de voir qu’elle était juste là, dans les rues de Victoria depuis le début, mais personne d’autre ne l’avait jamais vue.

Aujourd’hui, je planifie mon trajet sur une carte dans Photoshop et je l’enregistre comme PDF sur mon iPhone. Je m’arrête de temps en temps pour vérifier que je suis bien sur le bon chemin. »

Malgré son assurance et ses dessins de plus en plus complexes, les aventures de Stephen Lund avec Strava ne se sont pas toujours déroulées sans accroc.

« J’ai très vite appris que le suivi par GPS n’a pas d’efface intégrée. La première fois que je me suis vraiment planté, j’avais parcouru environ 30 kilomètres avant de perdre mon chemin. J’ai pris un ou deux mauvais tournants et je me suis rendu compte que j’avais raté le dessin.

Alors, j’ai pédalé jusqu’au point de départ et j’ai tout recommencé. Une ou deux fois suffisent pour bien apprendre sa leçon. »

Et les virages manqués ne sont pas les seuls problèmes qui peuvent survenir pendant la création d’images qui englobent plus d’un milliard de pieds carrés.

Stephen Lund prépare ses dessins en surlignant toutes les routes sur une carte pour en faire ressortir des formes.

« Un des plus grands défis de l’art par GPS est que les routes refusent parfois de coopérer. Il m’arrive de temps en temps de rencontrer un obstacle en plein milieu de mon chemin. La solution que j’ai trouvée est de mettre Strava sur pause d’un côté de l’obstacle le temps de le contourner, puis de redémarrer l’app. Elle trace une ligne droite qui traverse les bâtiments pour lier les deux emplacements.

Plusieurs personnes m’ont dit que c’était de la triche, mais ma réponse est toujours la même : ce n’est pas plus de la triche que lorsqu’un photographe utilise Photoshop. Lorsqu’on créé, on innove et on expérimente.

Et plus je crée, plus je prends conscience que le but n’est pas juste de dessiner de belles images, mais aussi d’explorer la ville. C’est un périple au cours duquel je dois trouver des chemins pour réaliser la vision que j’ai en tête.

Si j’inspire d’autres personnes à devenir plus actives, à explorer leurs environs et à s’amuser en faisant du sport, je trouve ça merveilleux. »