Vous êtes certainement déjà tombé sur des jeux avec une terminaison en «.io », mais savez-vous ce que cela signifie ?
Pour le savoir, un petit flashback s’impose : il y a quelques années déjà, un jeu appelé agar.io est devenu culte. Son principe était très simple : absorber les cellules plus petites que soi et éviter les plus grosses, chaque cellule représentant un joueur quelque part dans le monde.
« Je me demandais comment transposer des cellules dans un jeu », raconte son créateur, Matheus Valadares. Et il explique en quoi les oscillations des cellules vues à travers un microscope ont été l’élément déclencheur. « J’avais sous les yeux ces ronds qui ressemblaient à ceux que vous connaissez maintenant dans agar.io et je me suis dit "Hey, c’est vraiment sympa. Faisons-en un jeu !" ».

La popularité d’agar.io a été telle que de nombreux développeurs ont repris les principes fondateurs du jeu pour en créer d’autres dans le même style. « À l’image d’agar.io, ce sont généralement des jeux accessibles, avec des objectifs très simples et une prise en main très facile ».
Avec son jeu suivant, Valadares a suivi la tendance qu’il avait lui-même initiée : un jeu multi-joueurs terriblement captivant associé à des visuels simplissimes. Dans diep.io, chaque joueur contrôle un char de combat et monte de niveau en affrontant d’autres joueurs sur un terrain au design épuré. « Il n’a fallu que deux ou trois semaines pour développer diep.io », confie Valadares.
Les victoires accumulées au fil des parties obligent aussi les joueurs à revoir leur stratégie constamment, et c’est d’ailleurs l’un des spécificités majeures du design des jeux «.io». « Plus vous gagnez, plus vous devenez une cible pour vos adversaires », raconte Valadares. Dans agar.io – et dans les autres jeux qui s’en inspirent – vous devenez plus gros et plus fort que les autres joueurs au fur et à mesure que vous leur survivez. Mais cela fait de vous une cible privilégiée, puisque la récompense à la clé est énorme si vous êtes battu.
Dans slither.io, l’un des premiers jeux sortis après agar.io, le joueur doit manipuler un serpent qui grossit. Plus son volume augmente, moins il est manipulable. hexar.io place quant à lui les joueurs dans une arène octogonale, leur objectif étant d’étendre au maximum leur territoire en redessinant le périmètre autour d’eux.
« Plus vous gagnez, plus vous êtes une cible pour vos adversaires. »
Matheus Valaderes, créateur de agar.io
Crash of Cars, un jeu multijoueur qui vient de sortir sur l’App Store en 2017, est considéré comme un jeu .io, même s’il n’en porte pas l’étiquette. Il combine leur design et leur style de jeu avec une riche expérience visuelle. Ses combats multijoueurs reprennent le même but simple du genre, dominer l’ennemi, mais ceux-ci sont rehaussés par des graphismes incroyables et des effets remarquables.

Comment on se sent après avoir lancé une tendance ?
« C’était assez incroyable de voir des jeux en ligne comme ceux-là, massivement multi-joueurs, devenir des phénomènes » reconnaît Valadares. « Partir de presque rien pour devenir un jeu adopté par des millions de personnes —et une app N°1— je ne l’avais vraiment pas vu venir. »
Et ce fameux nom, avec lequel tout a commencé ? « L'agar est un milieu de culture pour les cellules » explique Matheus. « Le .io, quant à lui, c’était juste le nom de domaine que j'ai choisi pour le jeu sur le web ! C’était plus simple d’obtenir un nom très court comme celui-là. »