LES COULISSES

Donovan : ado et déjà Game Designer

Gunman Taco Truck

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Donovan Braithwaite-Romero n’est pas le seul garçon à avoir déjà rêvé de faire son propre jeu vidéo. La différence, c’est que lui, il l’a fait ! C’est sûr qu’il partait avec un peu d’avance : sa mère Brenda, est développeuse de jeux depuis 30 ans et son beau-père n’est autre que John Romero, LE célèbre John Romero des mythiques Wolfenstein 3D et Doom.

Donovan Braithwaite-Romero est le plus jeune membre d’une famille de créateurs de jeux vidéo.

C’est d’ailleurs John lui-même qui a appris à Donovan à programmer à l’âge de 9 ans. À l’époque Donovan était complètement fan d’un jeu iOS du nom de Gun Bros. Et comme il adorait aussi se goinfrer de tacos, c'est comme ça qu'est né Gunman Taco Truck.

Pour faire simple : les États-Unis sont submergés par une vague de zombies. Au volant de votre food-truck blindé, vous fuyez l’apocalypse vers le Canada, en prenant soin d’éliminer les morts-vivants qui essayent de se mettre en travers de votre route. Entre deux massacres, vous préparez de délicieux tacos pour les survivants non-infectés. Appétissant, non ?

Éliminez les zombies sur la route avec votre food truck blindé et arrêtez-vous pour faire des tacos !

John s’est chargé des fondations du jeu : « Il valait mieux s’arrêter sur un design, autrement il aurait fallu refaire le prototype à l’infini », nous explique le game designer. « Nous avons défini les éléments indispensables – les tacos, les ennemis, les camions, les armes – et avons couché ça sur le papier. Puis Donovan a dessiné une dizaine de camions que notre graphiste a ensuite représentés en pixel art. »

Les dessins de Donovan et leur rendu final dans le jeu.

Si ses parents s’y connaissent en matière de jeux vidéo, ils ont toujours demandé l’avis de Donovan et ont tenu à le laisser aller au bout de ses idées. « Pour finir le jeu, vous devez combattre un poulet démoniaque puis vous mesurer à son fils » nous raconte John. « Et cette volaille, en plus d’être l’antéchrist, crache un rayon mortel de son bec et des lasers de ses yeux. »

Un studio traditionnel aurait surement voulu repenser ça : « Nous savions que c’était ridicule », sourit Brenda. « Donc, nous l’avons gardé tel quel ! »

Donovan a cependant dû prouver que chacun des éléments qu’il souhaitait intégrer allait dans le sens du jeu. « Nous nous adressons à lui comme aux autres game designers », précise sa mère. « Nous n’écoutons pas simplement ses idées en disant oui à tout, nous lui avons toujours demandé pourquoi tel ou tel élément était marrant et digne d’être dans le jeu. »

La conception de l’infâme et diabolique poulet.

Donovan avait seulement 12 ans à la sortie de Gunman Taco Truck. L’accueil a tout de suite été très bon, sans même que ses parents ne mettent leur renommée dans la balance. « Par la suite, nous avons même rencontré des gens qui nous parlaient du jeu sans savoir qu’on était derrière le projet », nous confie Brenda.

Le beau-père de Donovan, John Romero, l’a aidé à structurer ses idées avec des outils de design.

De plus, travailler ensemble n’a fait que resserrer les liens familiaux chez les Romero. « Vivre ce type d’expérience pour un enfant de l’âge de Donovan, ça n’a pas de prix », dit Brenda. « Et Gunman reste pour moi le projet le plus enrichissant sur lequel j’ai pu travailler. Concevoir un jeu avec vos enfants, travailler en famille et mettre sur pied un tel projet ensemble, c’est vraiment gratifiant ».

Donovan est désormais lancé : une suite de l’aventure est en cours de création. Son nom ? Gunman Ice Cream Truck. « Une fois arrivé au Canada dans Gunman Taco Truck, tu te rends compte qu’il fait trop froid pour les tacos », explique Donovan. « Tu n’as plus de gaz à disposition, tout est gelé et l’hiver nucléaire s’est abattu sur le Canada ! Mais bon, avec un peu de neige et de la bonne volonté, on peut toujours faire des glaces… »

Pour la suite, Donovan a déjà des idées et veut proposer un camion de glaces : Gunman Ice Cream Truck.

Donovan considère que le premier Gunman lui a permis de se familiariser avec les mécanismes de base d’un jeu. Pour lui, la suite sera « probablement mieux organisée et équilibrée car sur le premier, il n’y avait vraiment aucune limite. »

Et comme il a 13 ans, que son quotidien c’est l’école et la vie normale d’un ado de son âge, dur de savoir exactement quand sortira le nouveau jeu : « Disons que ça sortira quand ça sortira ». On croirait entendre John Romero !