DERRIÈRE LE STUDIO

Révolution en arrière-plan

Rencontre avec les créateurs français de l’éditeur PhotoRoom.

Photoroom

Decoupage, modification photo

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Une nouvelle app, qu’elle soit destinée au travail ou au divertissement, peut rapidement devenir essentiel dans la vie de ses utilisateurs. C’est pourquoi il faut aider les développeurs à réaliser leurs projets, un processus qui fait même partie intégrante de l’écosystème des apps.

Station F, créé à Paris en 2017, est le plus grand campus de start-ups au monde. C’est ici que se réunissent des entrepreneurs souhaitant faire croître leur entreprise. Ils y trouvent un espace complet avec toutes les ressources dont ils ont besoin.

Station F à Paris favorise les rencontres et la créativité des entrepreneurs.

Les deux développeurs français, Matthieu Rouif et Eliot Andres, travaillaient sur leur app, PhotoRoom – Make Studio Photo, lorsqu’ils ont suivi un programme de formation Apple à Station F.

Nous avons rencontré Matthieu pour discuter de la création de ce puissant éditeur photo.

Les débuts de PhotoRoom

PhotoRoom fait appel à l’intelligence artificielle pour détourer automatiquement les personnes et les objets. Vous bénéficiez ainsi d’une plus grande liberté créative.

« Après avoir quitté mon emploi précédent, j’ai rencontré Eliot et nous avons développé la première version de PhotoRoom », se rappelle Matthieu.

« Quand on regarde en arrière, c’était toutefois un modèle brut, mais nous avions déjà implanté les principaux éléments de PhotoRoom, qui rognent automatiquement le fond des images à l’aide du Core ML. »

PhotoRoom permet aux utilisateurs de retoucher leurs photos comme des pros.

« J’ai voulu créer cette app parce que, dans mon travail, je devais éditer un grand nombre d’images et enlever les arrière-plans. »

« Je n’étais pas très doué avec l’outil de retouche alors ça me prenait beaucoup de temps. Pour moi, c’était dommage de passer autant de temps sur quelque chose de si simple. »

« Les apps qui existaient à l’époque pour rogner le fond des images nécessitaient toutes un travail manuel. »

« Je me suis dit : “si seulement une app pouvait faire ça automatiquement” », explique Matthieu. De là est née PhotoRoom.

Les ficelles du métier

Lorsque Matthieu était étudiant à Stanford, il a suivi un cours de programmation iOS. Il a ensuite rejoint une start-up pour créer l’app d’édition vidéo RePlay.

Matthieu Rouif, cocréateur de PhotoRoom.

« L’équipe de développement de RePlay à Paris était vraiment excellente, et cette app a été sélectionnée par Apple comme l’une des meilleures apps pour iPhone en 2014. Deux ans plus tard, GoPro l’a rachetée et on l’a renommée Quik », déclare Matthieu.

Après avoir travaillé sur des logiciels d’édition d’images avec GoPro, Matthieu a quitté cette entreprise et s’est penché sur la création de PhotoRoom.

Un nom qui percute

Au départ, Matthieu pensait appeler son app « Background ».

« J’ai réalisé que j’envisageais sa fonctionnalité et ses utilisations depuis une perspective plus large que celle de rogner simplement des arrière-plans », se rappelle-t-il.

« Au final, on a voulu simplifier les choses pour que les gens qui ne parlent pas anglais puissent se rappeler son nom et le prononcer. »

« Nous nous sommes, depuis le début, concentrés sur les utilisateurs du monde entier », affirme Matthieu. « Nous avons participé au programme de formation Apple à Station F et avons développé l’app dans de nombreuses langues. »

« Nous avons délibérément conçu un environnement pouvant recueillir des avis variés depuis les premières étapes du développement. »

L’utilisateur avant tout

PhotoRoom donne aux utilisateurs des outils qui libèrent leur créativité.

« Certaines personnes créent de nouveaux profils pour elles-mêmes ou leur famille ; d’autres réalisent des photos qui apparaissent sur la page de leur équipe de foot sur les réseaux sociaux », explique Matthieu. « Ça m’a fait plaisir d’apprendre que des professionnels du design l’utilisaient. »

Un développement continu

« Nous avons créé PhotoRoom avec l’intention de l’améliorer dans le temps. Nous allons continuer d’affiner nos algorithmes, d’augmenter le nombre de modèles pour la production d’images et de développer davantage les fonctions d’animation et de production vidéo », déclare Matthieu.

Nous nous sommes, depuis le début, concentrés sur les utilisateurs du monde entier.

Matthieu Rouif

L’évolution de PhotoRoom sera toujours guidée par l’opinion de ses utilisateurs à travers le monde. Matthieu a été particulièrement étonné par les réactions des professionnels de la vente dans l’industrie textile. C’est un secteur qui requiert un lourd travail de photographie des produits.

« Nous avons été débordés de commentaires venant des particuliers qui vendent des vêtements sur les marchés en ligne comme Mercari », dit-il.

Le succès de PhotoRoom, depuis sa conceptualisation jusqu’à son adoption par le grand public, prouve bien qu’il est essentiel d’encourager les créateurs à faire naître leurs brillantes idées.