DERRIÈRE LE STUDIO

Une révolution monétaire

Chipper Cash rapproche les pays d’Afrique .

Chipper Cash

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Le parcours des cofondateurs de Chipper Cash débute en Afrique, passe par l’Iowa et se poursuit dans la Silicon Valley (avec une apparition de l’athlète Joe Montana). Mais toutes ces étapes les ramènent toujours en Afrique subsaharienne, où ils mettent en œuvre une véritable révolution dans les paiements mobiles.

Chipper Cash permet d’effectuer des paiements transfrontaliers en Afrique, où plus de 700 000 personnes utilisent l’app pour envoyer et recevoir de l’argent. Elle facilite les paiements au Ghana, au Kenya, en Ouganda, en Tanzanie, au Rwanda et au Nigéria, et entre tous ces pays — le tout sans prendre aucune commission.

Plus de 700 000 personnes utilisent Chipper Cash pour envoyer et recevoir de l’argent en Afrique.

« On a eu le privilège de grandir en Afrique et d’étudier aux États-Unis », raconte Ham Serunjogi, co-fondateur en 2018 de Chipper Cash avec Maijid Moujaled. « On s’est demandé : “Comment mettre ça à profit ? Que pourrait-on créer pour changer les choses ?” » Ils ont tous deux grandi en Afrique — Ham en Ouganda, Maijid au Ghana — et ont émigré aux États-Unis pour leur scolarité. Ils se sont rencontrés à l’université de Grinnell, en Iowa, où ils se sont liés d’amitié grâce à leurs passions communes et à leur statut d’étudiants internationaux.

« On a eu le privilège de grandir en Afrique et d’étudier aux États-Unis », raconte le co-fondateur Ham Serunjogi.

À l’époque, Ham était étudiant en économie. Maijid, de deux ans son aîné, travaillait déjà à la création et au design d’apps au sein d’un groupe universitaire, le Grinnell App Dev (parmi leurs projets, une app pour la cantine universitaire nommée G-Licious). Ham n’a donc pas seulement trouvé en Maijid un ami fidèle, mais aussi un mentor qui lui a ouvert la porte vers un nouvel univers. « Il m’a pris sous son aile », se souvient Ham. « J’étais comme une petite souris qui regardait discrètement toutes ces choses formidables qui se déroulaient sous ses yeux. »

On s’est demandé : « Comment pourrait-on résoudre tous ces problèmes que rencontrent les gens en Afrique ? ». C’était notre leitmotiv.

—Ham Serunjogi

Une fois diplômés, ils se sont lancés dans des carrières qui les ont emmenés de la baie de San Francisco à Dublin en passant par New York. Mais le concept de Chipper Cash les accompagnait partout.

« Un jour que nous longions la côte de Los Angeles en enchaînant les podcasts sur la fintech et les cryptomonnaies, on s’est demandé : “Comment pourrait-on résoudre tous ces problèmes que rencontrent les gens en Afrique ?” C’est ça qui nous a motivés à aller plus loin. C’était vraiment un problème compliqué à résoudre. » (Le nom de l’app vient d’ailleurs de l’idée de s’attaquer au problème — « chipping away at the problem » en anglais.)

Maijid Moujaled, le co-fondateur de Chipper Cash, a grandi au Ghana avant d’intégrer un lycée aux États-Unis.

Chipper Cash a été lancé en octobre 2018. Fin 2019, l’app comptait 700 000 utilisateurs, essentiellement grâce au bouche-à-oreille. Parmi les investisseurs, on retrouve un groupe dirigé par Joe Montana, le quarterback des 49ers de San Francisco.

Leurs objectifs restent les mêmes : augmenter leur croissance, toucher plus de pays et connecter une plus grande partie du continent africain, ce dernier étant le but ultime de l’app à en croire ses deux co-fondateurs. Ham admet qu’il profite également d’un petit privilège : des conseils de football américain de la part de Montana, un des meilleurs joueurs de tous les temps.

« L’index dirige la trajectoire de la balle au football américain » affirme-t-il. « Voilà le secret. »